La capacité des médias à remplir durablement leur mission, donc la solidité de leur modèle économique, en constitue l’une des clés, et le groupe de travail sur « l’avenir des médias d’information et du journalisme » a conduit au premier trimestre une étude destinée à évaluer le coût de l’information en France. Elle couvre l’ensemble des charges supportées par les médias d’information (presse, radio, TV ou pure players) : masse salariale supportée pour l’emplois des journalistes permanents ou pigistes et des collaborateurs directement associés aux rédactions, coûts directs associés (frais de reportages, liaisons techniques, abonnements aux agences de presse…).
Grâce à la mobilisation des éditeurs et à la collaboration des associations professionnelles (ACCES, APIG, SEPM, SIRTI, SPIIL…), les analyses conduites au mois de mars portent sur plus de 370 marques médias grand public, la presse spécialisée et les agences de presse ayant fait l’objet d’un traitement complémentaire.
Les résultats de cette étude ont été présentés le 4 avril par Christopher Baldelli, président du groupe de travail « avenir des médias d’information et du journalisme », Philippe Bailly, membre du groupe de travail et coordinateur de l’étude, et Remi Devaux, économiste, corapporteur du même groupe de travail.
On y relève notamment que :
- plus de 27 000 collaborateurs directs contribuent à assurer le droit à l’information dans les médias grand public, dont plus de 80% de journalistes (permanents ou pigistes), et plus de 40 000 si l’on intègre la presse professionnelle et les agences de presse ;
- le coût annuel de l’information peut être évalué à plus de 2,4 Mds€ pour les médias grand public, à et plus de 3 Mds€ si l’on intègre la presse professionnelle et les agences de presse ;
- les coûts salariaux représentent plus de 70% du coût de l’information, laissant peu de possibilités d’optimisation des coûts par l’automatisation ;
- le financement de l’information est partagé à raison de 55% pour les médias audiovisuels et 45% pour la presse écrite couverts par l’étude (médias grand public). Il repose à 70% sur les médias privés, et 30% sur l’audiovisuel public.
S’agissant des sources de financement qui permettent de soutenir ce coût de l’information, les versements par le consommateur final (abonnements et ventes au numéro de la presse, principalement) en représentent près du quart (23%), la publicité 38% et les financements publics (aides directes à la presse et concours à l’audiovisuel public) 32%. L’ensemble a subi une baisse au cours des cinq dernières années.
Le groupe de travail émet le vœu que l’annualisation de cette étude puisse devenir l’un des éléments d’un tableau de bord public de l’économie de l’information.